Max Scheler et le ressentiment

L’ouvrage de Max Scheler sur le ressentiment est le deuxième écrit de Scheler à avoir été traduit en français en 1933. Cette traduction est encore aujourd’hui la traduction de Scheler en France qui a connu le plus grand nombre de rééditions. Par ailleurs, les études sur Scheler et les études sur la question du ressentiment connaissent occupent actuellement, en France comme en Allemagne  un renouveau. Ainsi, la dernière réédition de la traduction française de l’ouvrage de Scheler a fait l’objet d’importantes recensions dans les journaux Le Monde et Libération.

Cet engouement soulève plusieurs questions : quel est le rôle de cet ouvrage dans la phénoménologie de Scheler elle-même et quel rôle a-t-il joué dans le développement général de la phénoménologie française et européenne ? Pourquoi et comment le thème du ressentiment a-t-il rencontré un tel écho à cette époque ? Quelles ont été ses résonances culturelles et politiques dans le contexte de la crise du libéralisme et de la démocratie ? Et dans quelle mesure cette problématique s’avère-t-elle encore pertinente et actuelle, voire redécouverte et considérée à nouveaux frais aujourd’hui ?