Monde(s) - numéro 17
Tristes trophées.
Objets et restes humains dans les conquêtes coloniales au XIXe siècle
sous la direction de Lancelot Arzel et Daniel Foliard
Bronzes de Benin City, objets royaux du Dahomey, crânes de résistants algériens, congolais et malgaches, cheveux du négus d’Abyssinie… En réponse aux débats actuels et à travers une lecture historique, ce numéro propose d’aborder frontalement la question des pratiques de collecte d’objets et de restes humains dans le contexte des conquêtes coloniales du début du xixe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale. Croisant les expériences de différents empires européens, le retour au terrain proposé permet de montrer la centralité des guerres coloniales et la transformation concomitante de ces artefacts et restes humains en « trophées ».
Ce numéro soulève aussi l’importance des émotions suscitées par ces appropriations violentes dès le xixe siècle. À cet égard, et dans l’esprit des collecteurs de l’époque, il s’agit bel et bien de « tristes trophées » dont les sociétés européennes d’aujourd’hui sont encore les héritières ambigües.