Aucune sensibilité politique ne détient le monopole du conservatisme dont on observe des manifestations à droite comme à gauche de l’échiquier politique. Le clivage gauche-droite se révèle en effet parfois inopérant pour expliquer la coexistence, voire l’imbrication du féminisme et de l’antiféminisme et ce, depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. L’un comme l’autre se nourrissent et se transforment mutuellement et parfois transcendent les camps. Les femmes conservatrices ajoutent à la confusion, en mêlant revendications féminines et posture droitière, préservation de l’ordre moral et modalités d’engagement contradictoires avec les modèles traditionnels.
À la croisée de l’histoire des femmes et de l’histoire politique, l’histoire des lents processus et modes d’intégration des femmes conservatrices, réactionnaires et extrémistes en politique est au centre de cet ouvrage. Il offre un regard neuf sur un point aveugle de l’historiographie, à la fois dans un cadre national et par les dynamiques transnationales de luttes conservatrices et antiféministes contemporaines en Europe et dans le monde.

Avec le soutien des unités de recherche ERIMIT et Tempora de l’université Rennes 2.