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Fabrice Virgili, chercheur résident cet automne à l'école française de Rome

Projet de recherche "Pour une analyse genrée de la justice militaire italienne (1943-1947)" dans le cadre du programme "Soutien à la mobilité internationale" CNRS / École française de Rome, automne 2021
Depuis 2019, je suis associé au projet Giustizia Straordinaria e Militare qui à l’initiative de l’Istoreto (Istituto piemontese per la storia della Resistenza e della società contemporanea)
regroupe des collègues de différentes institutions de la péninsule et dont l’objet principal est de promouvoir la recherche sur la justice militaire. En effet, l’ouverture inédite de plusieurs de ces fonds d’archives, en particulier les archives des tribunaux militaires (à commencer par les archives de Vérone, Turin, Bologne puis Rome et Naples) et l'accès aux dossiers personnels des magistrats militaires au Consiglio della Magistratura Militare offre à l’historien un matériaux nouveau et essentiel dans l’étude de la période de transition qu’a connu l’Italie au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Je souhaite envisager ces sources du point de vue du genre, de ce qu'elles nous disent aussi de la place des femmes dans la société et non dans le seul cadre
judiciaire. Quelle est leur présence dans ces archives, tout comme celle d’autres catégories non combattantes tels les enfants (pour qui la distinctions fille-garçon est rare), des hommes exclus de
fait de la masculinité combattante qu’ils soient vieillards, handicapés, prêtres ? Comment chacune de ces différentes victimes contribuent à qualifier le crime de guerre ? Témoignent-ils d’un degré de gravité particulier, en comparaison par exemple des mauvais traitements et exécutions de prisonniers de guerre ?
Quels mots sont utilisés pour décrire les violences faites à ces différentes victimes, sont-ils le signe d’une perception genrée des corps victimes ?
Quelle place est accordée aux témoins selon leur sexe ? Hommes et femmes sont-ils interrogés dans des proportions représentatives des crimes commis.
Que disent ces récits des évènements qu’ils ou elles ont traversé ? Quelles représentations de genre sont ainsi à l’oeuvre parmi les juges militaires, dans l’enquête comme le jugement des
crimes de guerre. Enfin qu’est ce que ces archives nous donnent, pas seulement sur l’exceptionnel qui justifie l’ouverture de l’enquête, mais aussi sur la toile de fonds de l’ordinaire, du quotidien.

Cette recherche s'appui sur les fonds de l'Archivio Centrale dello Stato (Tribunali militari di Guerra)

https://search.acs.beniculturali.it/OpacACS/guida/IT-ACS-AS0001-0000971

et à l'Archivio dell'Ufficio Storico dello Stato Maggiore dell'Esercito  (Fondo F-19 Giustizia militare - Sentenze 1901-1946)

http://www.esercito.difesa.it/storia/Ufficio-Storico-SME/Pagine/Archivi....