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Industrie, développement et souveraineté Ressources, valeurs et territorialités (France-Europe XVIIe-XXIe siècle)

Type d'appel: 

Appel à communications en vue d’un colloque international

(deux jours, mai-juin 2023)

 

Direction scientifique : Clotilde Druelle, Patrick Fridenson, Pascal Griset,

Laurent Warlouzet

 

 

Ce colloque est organisé par l’Institut de la gestion publique et du développement économique (IGPDE) sur proposition de plusieurs membres du Comité pour l’histoire économique et financière de la France.

 

Présentation du colloque

 

Actualité : à l’occasion de la crise de la Covid-19, le gouvernement français a renforcé la protection de secteurs industriels clefs pour éviter la prise de contrôle opportuniste d’entreprises stratégiques par des intérêts non européens. L’énergie, la défense, les transports ou l’alimentation sont concernés au sein d’une quinzaine de secteurs. En avril 2020, ce dispositif issu du « décret Montebourg » de 2014, déjà élargi en 2018 dans le cadre de la loi Pacte, avait intégré, en raison du contexte sanitaire, les biotechnologies. Le gouvernement a étendu son seuil d’intervention en 2020 et il vient de l’étendre à nouveau. À l’échelle de l’Union européenne, un contrôle des investissements étrangers a été adopté et les discussions autour de la politique industrielle ne sont plus taboues.

Les questionnements liés aux grands défis mondiaux, et tout particulièrement aux enjeux environnementaux, ne font qu’accentuer la nécessité de reconsidérer l’histoire de l’industrie dans toutes ses dimensions.

 

Questionnement. On se demandera en particulier : comment la France et plus largement l’Europe ont défini leur souveraineté industrielle ? Comment définir une entreprise « stratégique » ? Quels principes ont structuré les doctrines en la matière ? Quelles ressources ont été mobilisées pour concrétiser cette souveraineté ? Ces interrogations seront examinées et déployées dans une perspective à la fois de longue durée et de sensibilité aux questions qui ont émergé dans la période récente en incluant les colonies et les empires, puis les relations de la France et de l’Europe avec les pays redevenus indépendants.

 

La démarche historienne croisera d’autres regards (économie, gestion, sociologie, science politique) dans une dynamique interdisciplinaire. Il s’agit d’un thème large qui donnera priorité aux travaux les plus récents, susceptibles de stimuler la réflexion contemporaine sans chercher à construire un référentiel global forcément illusoire.

 

Les axes privilégiés

 

1. Quelles ressources ont été mobilisées et/ou protégées ?

Ce questionnement concerne l’ensemble France-colonies-empires.

- Ressources productives : constitution et évolution des chaînes d’approvisionnement et de production.

- Ressources humaines : formation, jeunes, femmes, alternance, attractivité ou non de l’industrie, immigration, transition démographique ; organisation du travail, promotion d’un travail décent.

- Ressources naturelles : sous-sol, agriculture, océans… La variété et les échelles des territoires, de leur valorisation et de leur contrôle. Articulation entre logiques locales, nationales et européennes.

- Ressources intellectuelles, morales et politiques : les doctrines et concepts, le complexe militaro-industriel, les savoirs, l’innovation en tant que valeur, la propriété industrielle, la culture industrielle des gouvernements et des administrations, leur fabrique du droit, l’éthique.

- Ressources financières : modes de financement, rapport aux investissements étrangers, incitations fiscales.

 

2. Quels regards, valeurs et représentations sont rattachés à l’idée de souveraineté industrielle ?

- La notion de « fleuron industriel » en lien avec l’évolution du vocabulaire :manufactures, industrie, entreprises. Son ancienneté en France et sa pertinence dans les autres pays européens.

- La taille pertinente : champions nationaux et PME… Les « start up », une idée nouvelle ?

- Des champions nationaux aux fleurons protégés par les États ou par l’Europe.

- Échecs et réussites : quelles évaluations, quelles perceptions ?

- Les fleurons « européens » et leur évolution, la place des multinationales et des entreprises transnationales…

3. Quelles souverainetés dans le contexte de la construction européenne et des « défis globaux » ?

- Les institutions européennes et l’industrie.

- La transmission des entreprises comme enjeu de régénération du tissu industriel et des valeurs qui le portent.

- Normes nationales ou standards internationaux. Construction par la négociation ou par les usages, acteurs privés et publics… Impact de l’audit et la place de l’audit social.

- Les industries européennes entre mondialisation et démondialisation.

- L’environnement : crise, mutation ou ressource pour la durabilité.

- Les défis en termes de santé publique.

- Les enjeux en termes de cohésion sociale.

 

Modalités de soumission

La possibilité d’intervenir au colloque est ouverte à tous chercheurs (doctorants en cours ou fin de thèse, docteurs, post-doctorants et historiens confirmés) en histoire ou issus d’autres disciplines.

La réponse à l’appel à communications devra comprendre :

-         une proposition de communication dont l’intitulé ne devra pas dépasser 180 signes (espaces compris) et le corps de la proposition 2 000 signes (espaces compris). Elle devra souligner les aspects neufs de la recherche présentée.

-         une brève notice biographique de l’intervenant.

 

La date limite de réception des propositions est fixée au 30 avril 2022.

La notification d’acceptation est fixée au 15 juin 2022.

Les propositions sont à adresser à fabien.cardoni@finances.gouv.fr

 

Publication

Les actes du colloque seront publiés dans la collection Histoire économique et financière de la France.

 

Date : 
Samedi 30 avril 2022
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