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Barbara Lambauer

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Fonction : 
Chercheur - Chercheure
Statut : 
Chercheur - Chercheure partenaire
Institution : 
Autre
Autre institution : 
MEN
Contact : 
barbaralambauer[@]gmail.com
Présentation : 

Les questions et thématiques abordées dans mes travaux de recherche s’insèrent dans l’Histoire du continent européen à l’époque contemporaine. Elles ont pour focale l’espace germanophone de l’Europe centrale, dans une approche transnationale. Les thématiques traitées se regroupent essentiellement autour de deux pôles : extrémismes, politiques et pratiques d’exclusion, d’une part, et mobilité/circulation des personnes/ idées et aide humanitaire, d’autre part. Les réflexions s’inscrivent dans une Histoire croisée des différentes parties de l’Europe, en mettant ainsi en perspective des processus de globalisation depuis le deuxième XIXe siècle.

 

Ces différentes trames thématiques sont distinctes mais connectées :

C’est d’abord l’histoire de « l’empire » établi par l’Allemagne nationale-socialiste en Europe, avec un premier volet consacré au cas français et aux  relations franco-allemandes, des années 1930 jusqu’à l’effondrement du régime nazi, puis un deuxième volet étendant l’analyse sur tout le continent pour la même période.

La deuxième trame de mes recherches s’insère dans l’Histoire européenne depuis le XIXe siècle, connectant les empires d’Europe centrale et orientale avec les pays de l’Europe occidentale et l’Amérique en tant que continent d’immigration, avec à l’arrière-plan les évolutions socio-politiques contribuant à l’éclatement de ces empires et la naissance d’« Etats-nations » (dont plusieurs s’avéreront à nouveau multinationaux).

 

Cette deuxième thématique est en l’occurrence abordées par le prisme d’organisations philanthropiques juives. Fondées en France, Grande Bretagne, Autriche et en Allemagne entre 1860 et 1901, celles-ci se donnent pour objectif de lutter pour l’émancipation, par l’éducation notamment, des minorités juives dans les pays et régions où celles-ci vivent en grande précarité. Toutefois, dans le cas étudié ici, l’œuvre de ces organisations finit par soutenir avant tout l’émigration vers le monde transatlantique.

 

Le cas de la minorité juive en Europe centrale et orientale est emblématique, dans la mesure où il permet d’interroger les processus de construction nationale à partir de leurs marges. Cette minorité, pratiquant une religion et une langue minoritaire, ne peut être associée à un territoire bien délimité, à l’instar d’autres groupes ethno-religieux de la région, alors qu’elle y réside depuis plusieurs siècles.

En réaction à l’émergence de nationalismes qui l’excluent ouvertement, elle est contrainte à la quête identitaire, à la quête d’une (nouvelle) appartenance territoriale et « nationale ».

 

Etudier cette minorité implique l’analyse des dynamiques d’intégration autant que de désintégration, ainsi que la place du fait religieux, le poids des autorités religieuses dans les processus de construction de nations et d’Etats modernes. Il révèle par ailleurs la concomitance des logiques d’exclusion politiques et socio-économiques. Enfin, les échanges ouverts par l’émigration massive vers les Amériques participent de la transformation des régions d’origine, créant des ponts entre espaces géographiques, culturels et sociaux très éloignés.

 

(Paris, septembre 2021)

Responsabilités au sein de l'UMR: 
Membre du Conseil scientifique de l'axe 5 "Guerres et traces de guerre" - LabEx Ecrire une histoire nouvelle de l'Europe
CV
Biographie: 

Mes travaux scientifiques ont pris comme point de départ l’histoire de l’occupation allemande en France pendant la Seconde Guerre mondiale. D'abord en rapport avec les réfugiés (ex-)autrichiens à travers l'exemple de Felix Kreissler. Puis, dans le cadre d'une thèse, en examinant le rôle de l’ambassadeur allemand, cheville ouvrière de la collaboration française. L’ouvrage qui est issu de cette recherche, Otto Abetz et les Français ou l’envers de la collaboration (Fayard 2001), a reçu le prix Eugène Colas 2002 de l’Académie française. J'ai ensuite élargi ma perspective aux autres pays du continent européen, occupés, alliés ou neutres, en démontrant l’importance accordée par Berlin aux politiques de collaboration, outil de guerre puissant permettant d’éviter le déploiement de forces armées. En parallèle, j'ai analysé les stratégies de répression allemandes mises en place sur différents fronts européens contre des mouvements de résistance et des partisans (notamment Est, Sud-Est et Ouest).

 

C'est en participant aux travaux du projet éditorial « La persécution et l’assassinat des Juifs d’Europe(le lien est externe) » mené par l’Institut für Zeitgeschichte (Munich-Berlin), les Archives fédérales d’Allemagne et les chaires d’Histoire d’Ulrich Herbert (Fribourg/B.) et Gertrud Pickhan (Berlin), financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft, que mon attention a été attirée sur la situation des Juifs immigrés vivant dans les démocraties de l’Europe occidentale, arrivés là pour la plupart avant 1930, et premières victimes des déportations à partir de l’été 1942.

 

Ma recherche porte désormais sur cette migration - une migration de masse qui, au départ, se dirige principalement vers le monde transatlantique. Déclenchée lors des pogromes dans l'Empire russe du début des années 1880, elle provoque une vague de solidarité dans l'Europe occidentale, ainsi que l'intervention de grandes organisations philanthropiques, aboutissant à la création d'un réseau de comités de secours couvrant les principales routes migratoires.

 

(Paris, septembre 2021)

CV: 
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